Préparation

Se préparer à vivre à l'étranger n'est pas chose facile: en plus de devoir trouver un endroit propice à notre épanouissement, il faut connaitre les us et coutumes de notre pays d'accueil, se trouver un milieu de stage et de vie répondant à nos besoins et faire des démarches auprès de plusieurs écoles de stage afin de trouver celle qui désirera prendre part à la formation d'un stagiaire québécois. 

Vous trouverez sur cette page plusieurs réflexions qui m'ont permis de trouver ma destination et de me préparer au départ.

Automne 2012

Mes besoins

Afin de trouver une destination qui me convienne, je devais avant tout m'écouter et me questionner: quelles sont mes exigences quant à mon milieu de vie? Quel contexte scolaire me permettrait de m'épanouir? Le pays respecte-t-il mes intérêts et valeurs? Ce sont toutes des questions qui ont habité mon esprit...

 

Dans le but de nous éclairer, les superviseurs du stage hors Québec ont demandé à tous les participants de dresser une liste des besoins personnels et professionnels qui guideraient notre choix de milieu, à savoir quels besoins étaient nécessaires à une vie à l'étranger et lesquels pouvaient être superficiels à nos yeux.

Besoins personnels

Voici les besoins que j'ai établis en vue de trouver un milieu de vie qui me convienne:

  • Appartement avec chambre individuelle;
  • Accès à de la nourriture et à de l'eau potable;
  • Accès Internet;
  • Langue familière dans l'entourage;
  • Culture intéressante et vivante aux environs.

Je préférais également partir accompagnée, afin de pouvoir partager l'expérience, mais afin de choisir un pays qui me convenait j'étais prête à sacrifier ce besoin et à partir en solitaire.

Besoins professionnels

Ici je présente ce que je recherchais au niveau du milieu pédagogique:

  • Projet ou pédagogie particulière;
  • Soutien de la part du milieu et de l'enseignant associé;
  • Milieu stimulant et actif;
  • Possibilité d'apporter ma couleur à la classe.

Idéalement, ce milieu pédagogique serait aussi à proximité de mon habitation.

Pays d'accueil et cohabitation

En m'engageant dans le processus de sélection pour participer au stage qui se déroulerait à l'étranger, je me suis promis de choisir un pays en fonction de mes goûts, non en fonction de mes amies et de leurs désirs de voyager.

 

J'avais une collègue du baccalauréat et amie très proche qui a déposé son dossier de candidature pour participer au stage: nous avions les mêmes désirs quant à la destination et aux besoins qui devraient y être comblés. Je savais que de partir avec elle serait un plaisir et que nos intérêts concordaient, je ne ferais donc pas de sacrifice en partant à ses côtés, que ce soit au plan de la destination ou de la cohabitation. Malheureusement, cette amie n'a pas réussi le processus de sélection, je me retrouvais donc seule puisqu' aucunes des étudiantes que je côtoyais avait les mêmes destinations que moi en tête. J'ai donc décidé de chercher un pays qui me conviendrait de mon côté, quitte à partir avec des étudiantes que je connaitrais un peu moins, mais qui partageraient mes intérêts.

 

Lors d'une soirée d'information sur les destinations que les étudiants de la cohorte 2009 avaient choisis, un pays précis m'a tapé dans l'œil: la Suisse. Ce pays, mais particulièrement cette école et ses alentours, répondait à tous mes besoins, que ce soit le milieu de vie paisible, mais vivant et propre ou encore le fait que l'école ne soit pas un lycée français, plutôt une école primaire du système éducatif suisse. Ce pays a aussi plu à trois autres étudiantes que je connaissais déjà. Elles ont eu la même inspiration que moi: partir à Martigny.

 

Ces étudiantes sont vives d'esprit et organisées, sur le coup je me suis dit qu'elles pourraient être des compagnes de voyage agréables, voir exemplaires. Nous avons décidé de nous rencontrer et de parler de nos besoins afin de voir si une cohabitation serait possible.

 

En faisant cette rencontre, une information m'a dérangée: les étudiantes ayant fait leur stage en Suisse l'année précédente ont habité un appartement de trois chambres fourni par l'école. Seulement, nous étions quatre à vouloir partir cette année. Je suis quelqu'un qui ressent souvent le besoin de me retrouver seule pour réfléchir et me recentrer. Est-ce qu'un appartement trop petit où nous serions toujours en contact les unes avec les autres répondrait à mes besoins? J'ai eu peur de vivre des situations de conflit, puisque de vivre avec trois autres filles dans un appartement pourrait engendrer des confrontations et des malaises s'il y avait un manque de communication. La Suisse n'était donc plus la destination parfaite puisque je ne savais pas si mon milieu de vie serait agréable...

 

Je vous rappelle qu'au début de l'aventure je me disais de ne pas partir pour quelqu'un, mais bien selon mes goûts et dans un pays propice à mon épanouissement. Par contre, je suis maintenant face à un dilemme, car je me vois indécise face à ma destination de rêve à cause des personnes, ou plutôt de la quantité de personnes, qui veulent y aller avec moi. Voici donc la question que je me pose: est-ce la destination ou le milieu de vie qui guidera mon choix? Est-ce que la peur de regretter une vie commune envahissante vaut le sacrifice d'une destination rêvée? C'est à suivre.

 

Destination confirmée

Nous sommes en début novembre, je me suis enfin décidée à envoyer une demande à Martigny, en Suisse, et à cohabiter avec trois autres filles… Il est presque minuit et je vérifie pour une dernière fois mes courriels avant de me mettre au lit. Alors que je survole les titres des messages à lire, j'aperçois les mots «stage à Martigny», message envoyé par une personne qui m'est inconnue...

 

Voici ce que j’y lis:

 

Bonjour,

 

Les écoles de Martigny peuvent vous accueillir toutes les 4 pour votre stage.

 

Nous avons déjà fait de telles bonnes expériences avec les très nombreuses stagiaires du Québec que nous ne pouvons pas renoncer au plaisir d'en accueillir encore une fois.

 

J'ai trouvé sans peine 4 enseignants pour vous recevoir dans leur classe et vous encadrer durant le stage.

 

Nous avons aussi un appartement que nous pouvons mettre gracieusement à votre disposition. Il est situé à l'intérieur des bâtiments scolaires. C'est pas le super confort mais je crois que ça va quand même.

 

En attendant une confirmation de votre part, je vous adresse mes salutations les meilleures.

 

Raphy Darbellay

Directeur des écoles communales de Martigy.

 

Vous n'imaginez même pas mon état de surprise et de bonheur à ce moment-là! Après avoir lu le message maintes fois (pour confirmer que je ne rêvais pas), j'ai immédiatement...appelé mes compagnes!

 

C'est confirmé, c'est officiel, au mois de mars 2013 je partirai vivre en Europe, dans un pays qui m'a toujours fait rêver: la Suisse!

 

Recherche utile

Afin de se préparer à vivre à l'étranger, le voyageur doit se familiariser avec la culture de son pays d'accueil. Puisque le stage hors Québec est une opportunité d'apprentissage unique offerte dans le cadre d’une formation universitaire, il était prévisible que la préparation se fasse par… un travail de recherche! À l’aide mes coéquipières (et futures colocataires), j’ai approfondi les connaissances que j’avais au sujet de ce pays qui sera le mien durant presque quatre mois. À la suite de ce travail rigoureux, mais ô combien pertinent et enrichissant, je me sens prête à affronter ce qui m'attend là-bas et mieux outillée pour affronter le dépaysement qui, assurément, m'assaillira.

Présentation générale de la Suisse
Le fichier suivant est une présentation «power point», résultat de nos recherches sur la Suisse. Par ce document, vous pourrez vous familiariser à plusieurs sujets tels la géographie, l'histoire, la politique, l'économie, la culture et le système éducatif de ce pays.
PRÉSENTATION SUISSE.pptx
Présentation Microsoft Power Point 5.0 MB

Le choc du retour

Depuis que j'ai déposé ma demande pour participer au stage hors Québec et jusqu'à ce jour, j'ai une crainte qui me ronge, que j'essaie de taire, mais qui persiste: qu'arrivera-t-il lorsque je reviendrai au Québec après mon séjour à l'étranger? J'ai peur que mon entourage ait changé, que je ne cadre plus avec mon environnement.

 

Lors d’un cours préparatoire au stage hors Québec, des étudiantes de la cohorte précédente sont venues nous parler d'un sujet très pertinent et souvent déboussolant pour un voyageur qui en est victime: le choc culturel. En plus de nous parler du choc culturel, qui habite plusieurs personnes lors de leur arrivée dans un milieu étranger, elles ont témoigné de leur expérience à leur retour au Québec. Elles ont nommé cet effet déstabilisant qu'est le retour après un long moment vécu ailleurs «le choc du retour». Leur conseil le plus important était de régler nos problèmes et tracas avant de partir, afin d’avoir l’esprit tranquille en voyage. De plus, avoir des projets en tête pour notre retour permettrait d’amoindrir le choc, puisque quelque chose de motivant suivrait le stage qui, qu’on le veuille ou non, est le point central de notre existence en ce moment.

 

En sortant de ce cours si enrichissant, j’étais en quelque sorte rassurée. Je peux maintenant mettre des mots sur cette peur qui me tiraille depuis le tout début, et de plus j'ai les outils pour me préparer du mieux possible, en plus d'avoir réalisé que peu importe ce qui m'arrivera, je devrai l'accepter…

Le choc culturel du retour
Voici un document d'information sur le choc du retour qui appuie et complète mes propos.
Le choc du retour.doc
Document Microsoft Word 48.0 KB

Février 2013

Mes compagnes

À la veille de mon départ, j'ai de plus en plus peur de l'inconnu qui approche, mais malgré tout, ce voyage sera une expérience si enrichissante! Je suis maintenant plus qu'heureuse de ma décision de partir en Suisse avec trois jeunes femmes extraordinaires.

De gauche à droite: Isabelle Robitaille, Marie-Claude Ferland (moi), Josianne Laniel et Bianca Picard, les stagiaires de la Suisse
De gauche à droite: Isabelle Robitaille, Marie-Claude Ferland (moi), Josianne Laniel et Bianca Picard, les stagiaires de la Suisse

Et maintenant, le grand saut!

C'est à suivre...